boucheries
(poèmes
à propos des illustrations)
Olivier Hagenloch, illustrateur
LE PORC
Combien ceci ?
Combien cela ?
Ah ! Monsieur, vous avez là
un bien bel étalage !
Ce morceau-ci ?
Ce morceau-là ?
Quel beau sourire, Madame,
sur votre visage !
Quel numéro ?
Dans quel bureau ?
Quelle heure est-il ? Combien de jours ? Jusqu'à quel âge ?
De quel quartier ? Dans quel pays ?
Quel art, Monsieur, du découpage !
Tout est tranché et en rondelles,
sans bavure et sans passerelle.
Tout a son étiquette,
poids brut, prix net. |
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L’HOMME
Quand je te tire les cheveux,
tu m’en veux.
Quand je te tire les rouflaquettes,
tu me fais la tête.
Quand je te tire les moustaches,
tu te fâches.
Quand je te tire les pattes de lapin,
tu geins.
Quand je te tire les poils du nez,
tu es dépité.
Quand je te tire les sourcils,
tu souris.
Mais quand je te tire la barbe,
tu restes de marbre :
Ha ha
l’homme descend du singe, et le singe de l’arbre.
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"Boucheries" se présente sous la forme de 9
déclinaisons sur le thème du magasin, accompagnées de petites comptines,
chansonnettes ou plombines, plus graves qu'elles n'en ont l'air (à paraître).
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